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Notre Ancêtre

Miville

35, rue Saint-Pierre
(maison Rageot)
Lot no 2145

Pierre Miville, maître menuisier, est né vers 1602 dans le canton de Fribourg, en Suisse. Mais il habitait à Brouage, en France, avec sa femme, Charlotte Maugis, et ses six enfants. En 1649, il passa en Nouvelle-France et reçut une terre dans la seigneurie de Lauzon en face de Québec. Il obtint, en 1656, la concession d'un lot dans la basse-ville, rue Saint-Pierre, au coin de la ruelle menant à la place Royale. Il y bâtit une petite maison à un étage, consistant en cave, chambre à feu et grenier, qui fut détruite dans l'incendie de la basse-ville, en 1682.

Pierre Miville tenta d'attirer d'autres Suisses au Canada et obtint à La Pocatière une concession qu'on appela le Canton des Suisses fribourgeois : l'entreprise échoua. Miville est mort en 1669 et fut inhumé dans le premier cimetière de Québec, côte de la Montagne.

Les Miville en Nouvelle-France

Pierre Miville serait arrivé en Nouvelle-France vers la fin d'août 1649. Il a six enfants dont l'âge varie entre 9 et 17 ans, quatre filles et deux garçons : Marie, François, Aimée, Madeleine, Jacques et Suzanne. Il s'agirait d'une des plus nombreuses familles arrivées en Nouvelle-France. Son premier fils, Gabriel aurait été inhumé le 11 novembre 1635 à Notre-Dame de Brouage, France, à l'âge d'environ 5 ans.

En octobre 1649, Pierre Miville obtient une terre de vingt-six arpents à Québec (près de Bois-de-Coulonge aujourd'hui), une terre de trois arpents de front sur 40 dans la seigneurie de Lauzon et une terre pour son fils François, dans la même seigneurie. Pierre Miville ne conserve sa terre de Québec qu'une seule année puisqu'il la cède à son gendre Mathieu Amyot en octobre 1650. Incidemment, ses quatre filles se sont mariées rapidement, avant même l'âge de 18 ans :

Marie, baptisée le 13 décembre 1632 à Notre-Dame de Brouage, France, épouse Mathieu Amyot dit Villeneuve le 22 novembre 1650 à Notre-Dame de Québec, elle décède le 5 septembre 1702 à l'Hôtel-Dieu de Québec.

Aimée, baptisée le 12 août 1635 à Notre-Dame de Brouage, France, épouse Robert Giguère le 2 juillet 1652 à Notre-Dame de Québec, elle décède le 9 décembre 1713 à Beaupré.

Madeleine, baptisée le 18 novembre 1636 à Notre-Dame de Brouage, France, épouse Jean Cauchon dit Laverdière le 20 novembre 1652 à Notre-Dame de Québec, elle décède le 16 septembre 1708 à Château-Richer.

Suzanne, baptisée le 24 janvier 1640 à Notre-Dame de Brouage, France, épouse Antoine Paulet le 12 avril 1655 à Notre-Dame de Québec, elle décède le 30 août 1675 à l'Isle d'Orléans.

Les garçons :

François, baptisé le 16 mai 1634 à Notre-Dame de Brouage, France, épouse en première noces, Marie Langlois le 10 août 1660 à Notre-Dame de Québec et en deuxième noces Jeanne Savonnet le 7 novembre 1692 à Rivière-Ouelle, il décède le 23 novembre 1711 à Rivière-Ouelle.

Jacques, baptisé le 2 mai 1639 à St-Hilaire d'Hiers, France, épouse Catherine De Baillon le 12 novembre 1669 à Notre-Dame de Québec, il décède le 27 janvier 1688 à Rivière-Ouelle.

Agriculteurs ou commerçants?

Mais les Miville étaient-ils essentiellement agriculteurs? Pierre Miville est identifié comme menuisier. Jacques est parfois identifié comme charpentier. En 1667, 18 ans après la concession de sa terre de Lauzon, Pierre Miville n'a toujours que 30 arpents en valeur, ce qui n'est pas énorme compte tenu du rythme habituel de défrichement. On peut croire qu'il est probablement occupé à d'autres choses. Entre 1651 et 1654, il acquiert un emplacement, à Québec, sur la rue Saint-Louis; il le revend en 1654. Au moment de la vente, on le dit habitant de Lauzon. En 1656, il obtient de Jean Lauzon un emplacement sur la rue Saint-Pierre où il y fait construire, par la suite, une maison qu'il conservera jusqu'à son décès.

En 1665, Pierre Miville, ses deux fils et quatre autres Suisses obtiennent une concession de terre dans ce qui est aujourd'hui La Pocatière. Il y a plusieurs aspects particuliers à souligner dans cette concession. C'est Tracy qui leur accorde un domaine de 21 arpents de front sur 40 qu'il désigne sous le nom de «Canton des suisses fribourgeois», ce qui élimine tout doute quant à l'origine ethnique des Miville, d'autant plus que l'acte de concession les identifie comme «Suisses».

Cette curieuse tentative de colonisation communautaire ne semble pas avoir eu aucune suite. On ne trouve aucune trace des quatre autres Suisses associés aux Miville. Qu'allaient-ils donc faire dans cette région, alors qu'on ne trouvait personne d'établi, à cette époque-là, en bas du Cap-Saint-Ignace? Si Pierre Miville veut seulement attirer des colons, pourquoi le fait-il dans une région déserte, alors qu'il peut avoir des terres dans la région de Québec, d'autant plus que son fils François est le procureur fiscal du seigneur de Lauzon et qu'il y est lui-même capitaine de milice?

La succession de Pierre Miville

Pierre Miville décède à Lauzon le 14 octobre 1669. Il est inhumé le quinze à Québec. Peu après, sa veuve et ses deux fils créent une société pour faire la traite des fourrures. Dès l'été suivant cependant, on doit dissoudre cette société et composer avec les créanciers. En effet, les Miville ont acheté des marchandises à crédit, mais, à cause de la mortalité et de la maladie «chez les sauvages» et aussi faute de neige, ils ont connu un hiver désastreux. Cette aventure marque le début de nombreux ennuis pour la famille. À compter de 1670, les dettes commencent à s'accumuler. En 1672, c'est la saisie, par huissier, des propriétés de Lauzon et de Québec. François Miville intervient pour exiger que soit soustraite de la saisie la part des enfants, soit la moitié des biens saisis. Il obtient justice en mai 1673 devant le conseil souverain.

Pour ajouter aux malheurs de la famille, les créanciers demandent, en 1674, que la veuve Miville soit mise en tutelle «attendu qu'elle est en démence». C'est François Miville qui devient le tuteur de sa mère. Celle-ci décède le 10 octobre 1676, et aussitôt, les quatre filles de Pierre Miville liquident ce qu'elles avaient reçu en héritage de leur père au profit d'Alexandre Petit, marchand à La Rochelle, tandis que François et Jacques semblent avoir réglé leurs affaires plus tard.

Il reste donc beaucoup d'incertitudes, de points d'interrogation et de zones grises dans le dossier de nos connaissances sur Pierre Miville. Peut-être pourrons-nous un jour combler certaines lacunes et éclaircir les points obscurs dans la biographie de notre ancêtre.



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